
Naïm K. anthropologue est de retour d’un voyage. Il se voit réaliser la vie d’une femme qu’il admire « Mririda ». Durant ce long trajet ses idées élaborent un imaginaire délirant de grandeur et de mysticisme à la fois. Naïm à la recherche des traces de cette femme poétesse, dans son délire nous fait visiter une demeure que fréquentait Mririda ou se pratiquait le plus vieux métier du monde. Son extase nous promène du dédoublement de la personnalité à l’inceste, du crime à la mémoire, et cette dernière est le point culminant de notre histoire. Tout cela dans un trouble psychologique ou coexistent des individus aux comportements normaux et conscients des milieux qui les entourent. A la découverte d’Adjou, Naïm se trouve en communion spirituelle avec elle en qui il découvre à sa stupéfaction sans cesse accrue, une âme enthousiaste et généreuse combien exceptionnelle et inattendue au cœur du grand Atlas. Il la sent pénétrée de la flamme qui la brûle, de l’amour de Mririda à laquelle elle doit une inspiration originale... il l’habille de somptueux brocart pour le film : comme une Mririda fleurant le jasmin, une Mririda prête à se laisser emporter par son lyrisme enflammé ou sa mélancolie funèbre... ». Le seul mobile qui constitue la toile de fond du meurtre d’Adjou, son assassin mystérieux semble vouloir détruire une information tatouée sur le bas ventre d’Adjou. Depuis quelques années, le tatouage connaît un véritable succès à travers le monde, alors qu’au Maroc le détatouage sauvage non chirurgical se fait par ablation à l’acide sulfurique. Naïm décrit le tatouage comme symbole d'un érotisme suggéré dont les femmes berbères détiennent le secret depuis longtemps, c’est une esthétique où chaque trait, chaque cercle, chaque motif a son rôle. Il nous suggère des voluptés cachées de cette mémoire. L’idée d’un meurtre se précise dans la tête de Naïm et il est bien décidé à élucider ce mystère. Naïm, pour conclure ce voyage onirique nous fait comprendre, que si instinctivement nous aimons ce qui permet à la vie de se maintenir (le soleil, par exemple) nous chercherons le symbole concret qui représente la vie elle-même. Comme dans différentes civilisations, la Grèce, Rome antique, le Japon etc.… nous nous trouvons alors dans le grand Atlas, au village de Ait Mizane afin d’assister à un rituel ancestral, la fête des noces, la fertilité et la fécondité (menacé de disparition au Maroc) cette fertilité est représentée par des effigies phalliques qui sont liées à ce rite.
Lahcen Zinoun
Naïm K. an anthropologist is planning a film on the life of a Middle Atlas poet woman he admires "Mririda”. During his research he discovered that she frequently attended a house where was practiced the oldest profession in the world.
In search of traces of Mririda, Naïm discovers Adjou. Their meeting became a spiritual communion ... He detected in this woman to his surprise, an enthusiastic and generous soul... Just like Mririda to which it owes its original inspiration, Adjou had the burning flame of love ... Becoming the interpreter and the incarnation of Mririda, Adjou is victim of a murder. Her mysterious murderer destroyed information tattooed on her lower belly.
Naïm describes the tattoo as a symbol of eroticism that Berber women held secret long ago, it is an aesthetic tattoo in which each features, each circle, and each pattern has its role. It suggests the hidden pleasures of memories.
With a murder as a back drop, this film takes us from a split personality to incest and crime to be the culmination of our history. Indeed, in recent years, tattooing has experienced a big success around the world, whereas in Morocco the removal of tattoos is done in a non-surgical removal with sulphuric acid in order to conceal the memory and history of peoples…
Lahcen Zinoun
عاد نعيم كاف، و هو عالم أنتروبولوجيا من سفر طويل، كان يمني نفسه بإخراج فيلم عن إمرأة تدعى "مريريدة"، و من خلال أسفاره تبلورت أفكاره حول متخيل هذياني و صوفي في آن، وفي بحثه عن هذه المرأة الشاعرة يستضيفنا نعيم إلى ماخور كانت تتردد عليه. ومسعى هذه المرأة كان ينقلها من إزدواج الشخصية إلى زنا المحارم، ومن الجريمة إلى الذاكرة التي شكلت نقطة ذروة قصتنا. لكن الانتقال الحقيقي يتحقق لما يلتقي نعيم بأدجو، التي ستمثل دور مريريدة في فيلمه والتي ستصبح قرينتها و إزدوجيتها، و تلبس لبوسها الجسدي و الروحي.
ستعرض أدجو، بديلة مريريدة إلى القتل و سنعرف أن مرتكبي الجريمة كانوا يريدون محو وشم مرسوم على بطنها. غير أن الوشم عند نعيم ليس سوى رمز للإيروتيكسية التي كانت الأمازيغيات تحفظ أسرارها، و كانت جمالية بارزة في الخطوط وفي الدوائر والرسوم، تنذر بذلك الإنتشاء الذي تخفيه الذاكرة.
ظل سعي نعيم هو إيضاح لغز الجريمة وفي نهاية سفره المتخيل سنحضر حفلا طقوسيا في آيت ميزان، حيث ستقع مراسم زواجه بأدجو، وحيث سنفهم اللعبة التي عليها الوجود، و القصة التي يصورها لنا نعيم أو يتخيلها، لعبة الآخر و الأنا، أو الآخر الذي هو الذات، بحيث تنقلب الأدوار و يذوب متخيل الأفراد في متخيل الجماعة.