Note d’intention (Film Femme Ecrite)

Notre éminent Anthropologue et symbologue feu Abdelkbir Khatibi à qui je rends hommage dans ce film « Femme écrite ». J’ai découvert ses visions sur la mémoire et en a été bouleversé. En tant que danseur, je me retrouve immanquablement dans son imaginaire graphique. La jouissance de ma pratique dansante avec mes fugaces émotions corporelles chargées de mémoires et de métaphores me font penser à Khatibi. Ma danse est une réalité qui n’a que l’instant pour questionner l'impossible.

Ce poids archaïque qui m’occulte et me réduit à un simple corps confiné, une impasse où se gèlent mes mouvements possibles entre mon corps visible et mon corps mémoire. Mon geste devient abstrait. Corps figé au présent ni avenir ni passé pour projeter ma vision, si je m’agite je m’enferme dans le temps de l’oubli.

La ressemblance flagrante avec la graphie des corps de feu Khatibi, m’interpelle à l’infini. Dans cette mémoire ancestrale, a véhiculé à travers des siècles une graphie qui fait référence à des champs symboliques étendus et pluriels. Plus que de simples dessins, chargés d’histoire qui se rapporte à un corpus de notre conscience et notre mémoire collective qu’est le tatouage. Est-ce pour les fidèles une transgression à la parole divine ? Simple danseur, je me pose cette même question.